« Je ne poursuis pas mon chemin, c’est mon chemin qui me poursuit. »

Jules Verne. 

Bonjour à toutes et tous. Tous mes vœux pour cette année 2024.

2023 fut une année riche pour la section France de l’IEEE avec notamment 3 milestones qui ont été décernés à des inventions françaises : Ampère et la naissance de l’électrodynamique, l’invention du MPEG2 par ST Microelectronics et Langevin et l’invention du Sonar.

Cela a récompensé un travail de plusieurs années de la part de nos membres qui ont souhaité mettre en avant ces grandes réalisation scientifiques et technologiques. Cela montre combien le processus d’innovation scientifique, les développements technologiques qui en résultent, ainsi que leur reconnaissance sont toujours et avant tout des aventures communes ou plutôt sont l’aventure d’une communauté qui inclut tout à la fois de la recherche scientifique et académique et des réalisations industrielles. C’est précisément l’ADN de IEEE.

L’an dernier, j’avais indiqué vouloir améliorer au sein de notre association les relations avec et entre les membres, faire en sorte notamment que chaque chapitre puisse se développer en étant accompagné et soutenu dans ses réalisations, et notamment dans l’organisation de conférences, et en s’intégrant au mieux dans l’IEEE. C’est un fait, notre travail a porté ses fruits et aujourd’hui le dialogue entre la section France de l’IEEE et les présidents de chapitre est extrêmement fertile. En 2024, chaque société savante membre de l’IEEE organisera ou participera à des conférences internationales. Nous les accompagnerons et apporteront toute notre aide à tous ces événements organisés en France et que nous avons répertoriés. Ce sont des moments essentiels et très fructueux pour tous les membres qui y participent. Nous ferons en sorte qu’ils soient de belles réussites.

J’avais également mis en avant mon souhait de rapprocher le monde académique et le monde industriel, en attirant au sein de l’IEEE plus de personnes issues de l’industrie. Là encore, nous sommes sur la bonne voie, même si nous devons poursuivre ce rapprochement qui est plus que jamais nécessaire. N’oublions pas que nous formons chaque année entre 40 et 50 000 ingénieurs mais qu’il en faudrait 80 000. Le monde académique, le monde industriel et l’environnement des start-ups, également, doivent travailler main dans la main, et l’IEEE peut et doit en fournir un des cadres.

Bref, ce qui animait mes vœux de l’an dernier les animent encore aujourd’hui, renforcer au sein de l’IEEE France la communauté de recherche, de dialogue et de projets, faire de l’IEEE France un véritable réseau « social » de savants, d’ingénieurs et d’entrepreneurs dans les domaines de la technologie !

De même, amplifierons-nous cette année le soutien aux branches étudiantes de l’IEEE et aux Young Professionnals. Avec le comité exécutif, nous nous sommes engagés auprès d’eux, nous les accompagnons et les aidons dans l’organisation de leurs événements. Cette année encore nous serons encore très présents à leur côté, notamment en Juillet puisque nous aurons la chance d’accueillir à Grenoble la conférence internationale des Youngs Professionnals de la région 8, qui regroupera plus de 300 participants. Nous ferons en sorte que ce moment soit un grand succès, et un levier aussi pour mieux faire connaitre l’IEEE et faire passer ainsi quelques grands messages.

Parmi ces messages, il y a celui qui concerne le rôle des femmes dans l’ingénierie et que nous souhaitons mettre en avant dans chaque conférence que nous organisons. C’est tout simplement non seulement un enjeu sociétal essentiel, mais aussi dans le domaine de l’ingénierie où nous devons absolument combler le différentiel important entre le nombre de femmes ingénieurs et le nombre d’hommes, notamment dans les domaines les plus technologiques !

Dans ce sens, une des tâches que je m’étais fixé l’an dernier était de re-dynamiser le groupe dit d’affinité « Women In Engineering » (WIE). C’est chose faite, avec l’élection d’une nouvelle direction qui va lancer tout un ensemble de projets et de pistes de réflexion. Florence Sedes, sa présidente développera d’ailleurs son approche dans un prochain texte.

Tout cela, nous avons commencé à le mettre en place, et nous devrons cette année et dans les suivantes, poursuivre notre effort.

Mais 2024 s’ouvre aussi avec de nouveaux chantiers et de nouveaux objectifs, parmi lesquels il me semble que l’un des principaux est celui de la communication. Il ne s’agit pas de communiquer pour communiquer, mais d’être présents dans les grands débats techno-scientifiques qui agitent notre société, que ce soit sur l’environnement, les énergies ou encore le numérique, trois sujets majeurs sur lesquels nous devons être consultés, car avec nos membres nous bénéficions d’un vivier important d’experts, certains venant du monde de la recherche, d’autres de l’industrie et de l’entreprise, et qui peuvent véritablement éclairer les discussions.

Tout cela, ne se fera pas en quelques jours ni même en quelques mois, cela prendra du temps, nous le savons, mais nous avons d’ores et déjà lancé quelques actions. Ainsi sommes-nous présents depuis fin 2023 sur la plupart des réseaux sociaux, Linkedin bien sûr, mais aussi Intagram et X. Hichame Maanane notre responsable de la commission en charge la Communication au sein de l’IEEE, reviendra aussi dans un prochain texte sur les prochaines actions qui seront mises en place.

Pour autant, ce que je forme comme vœux pour 2024, c’est que l’IEEE France réussisse à prendre toute sa place dans les grandes discussions techno-scientifiques qui se tiendront dans l’année, que nous soyons consultés par les médias bien sûr, mais aussi par les pouvoirs publics locaux comme nationaux dès lors qu’une décision implique l’expertise du monde de l’ingénierie. Lors de la remise des 3 Milestones, j’ai pu m’apercevoir que les décideurs industriels, politiques ou institutionnels souvent nous connaissaient bien mieux que nous le pensions, et que certains même avaient été membres de l’IEEE ou participé à des événements que nous avions organisés. Cela doit nous encourager à faire plus et à être encore plus présents.

Enfin, il y a un mot dont ne parle pas assez, c’est celui d’imaginaire. C’est sans doute très ambitieux, mais je suis convaincu que nous devons participer à la re-définition d’un imaginaire techno-scientifique positif dont aujourd’hui nous sommes absents. J’aime rappeler cette définition de l’IEEE comme « organisation professionnelle technique dédiée à l’avancement de la technologie au profit de l’humanité ». C’est cette définition que nous devons rendre visible et lisible par tous, souhaitable, en mettant en avant les projets que mènent nos membres, ce qu’ils réalisent donc, et ce que cela va ou peut apporter à l’humanité.

Construire ce nouvel imaginaire, c’est une tâche qui nous incombe à tous. Plus que jamais notre action est d’abord enracinée dans une histoire et dans une communauté de chercheurs et d’industriels. Cet imaginaire, nous devrons donc le définir et le faire vivre ensemble.

René Garello

Président de l’IEEE section France